Si tout porte à croire que le marché du luxe est l’un des seuls à tenir tête à la crise mondiale, il n’en est rien pour la maison Lanvin. Les élus ont déclenché un droit d’alerte économique.
La maison LANVIN créée en 1889 est l’une des plus anciennes maisons de couture affiche à fin 2014 250 millions d’euros de chiffre d’affaires estimés et compte 400 points de vente dans le monde (dont 32 boutiques en propre) et 330 salariés
L’éviction de son Directeur Artistique Alber Elbaz et actionnaire, présent depuis plus de 14 ans dans la maison a été un « choc » pour l’ensemble des salariés.
À la majorité, les élus ont choisi de déclencher un droit d’alerte économique
Un faisceau d’indices tel que la baisse du chiffre d’affaires -9 %, hors l’activité parfum, le chiffre d’affaires est passé de 186 M€ en 2013 à 168 M€ en 2014, sur 2 ans la chute est de plus de 30 M€. Le bénéfice net de l’entreprise est passé de 5,6 M€ en 2013 à 2,9 M€ en 2014. En outre, l’absence de stratégie artistique et commerciale a commencé à inquiéter les salariés, tracassés par « des faits de nature à affecter de manière préoccupante la situation économique de l’entreprise ».
Les élus ont pris les choses en main. Grâce au déclenchement d’une procédure de droit d’alerte économique, les élus ont pu poser un grand nombre de questions, trente-et-une pour exact, sur les circonstances de la rupture du contrat d’Alber Elbaz et de la situation économique de l’entreprise, confrontée à des résultats en baisse.
« Quand un directeur artistique s’en va, on évoque souvent un jeu de chaises musicales, mais on oublie les salariés », relate Charles-Henry Paradis, élu au CE et représentant des salariés au conseil d’administration
Le droit d’alerte dans quel but ?
Le droit d’alerte a été ainsi mené pour ouvrir un dialogue social, dialogue qui n’existait plus, les réunions prévues n’ont jamais été tenues. « Le dialogue social étant devenu de plus en plus difficile » selon Charles Henry Paradis.