Le secteur de l’informatique vit une nouvelle ère avec la transition vers la digitalisation ou transformation numérique. Si chacun tente de se différencier en allant vers la digitalisation en proposant des outils numériques, il semblerait que l’ensemble du secteur tente de capter cette nouvelle source de croissance et partage ainsi une même stratégie.
La transformation digitale : c’est quoi ?
La définition de Wikipédia de la transformation digitale est relativement explicite et claire : « La transformation digitale se réfère aux changements liés à la mise en œuvre des technologies digitales dans les tous les aspects de la société ». Ainsi, les individus et les objets sont interconnectés à tout moment, en tout lieu, avec n’importe quel appareil. À titre d’illustration, cette évolution affecte l’ensemble des secteurs de l’économique :
- La médecine : la télé-chirurgie ou chirurgie à distance ;
- L’agriculture : drones pour surveiller les champs, tracteur sans pilote ;
- Les transports : e-billets, les cartes de transport sans contact (NFC) ;
- Le secteur du BTP : tablettes tactiles sur les chantiers, impression 3D ;
- La restauration et l’hébergement : plateformes de réservations en ligne, les comparateurs, les avis de consommateurs sur les médias sociaux.
La transformation digitale de l’entreprise se résume simplement à la numérisation de son activité. Cette transformation n’est en réalité pas nouvelle. Ce processus a débuté avec l’apparition des premiers ordinateurs et de la naissance de l’informatique. Elle se poursuivit ainsi par la dématérialisation des données et le traitement de l’information.
Que se passe-t-il chez IBM ?
Dans le monde, le groupe IBM prévoyait initialement un plan de 5000 suppressions de postes. Le groupe prévoit dorénavant de supprimer 14 000 emplois à mai 2016.
Ceci intervient dans un contexte économique difficile puisque le groupe enregistre 16 trimestres consécutifs de pertes. À fin 2015, IBM totalisait 377 757 employés contre 435 000 en 2012.
À terme, l’objectif du groupe est de ralentir l’activité des services pour développer de nouveaux axes que sont le cloud et l’analytics. La firme a pour stratégie de supprimer 110 000 postes, soit 26 % de ses effectifs mondiaux afin de réduire ses dépenses. Les États-Unis devraient être le pays le plus impacté par cette mesure : certains postes seront supprimés tandis que d’autres seront délocalisés en Inde ou au Costa Rica.
Les conséquences en France ?
Depuis plusieurs années des plans de restructuration se sont enchaînés. Selon les syndicats, les effectifs ont diminué de 63 % en 20 ans. Les effectifs d’IBM France sont aujourd’hui en dessous de 7000 salariés contre 26 000 salariés à la fin des années 90.
Les derniers plans de suppression d’emploi :
- En 2013, 689 suppressions de postes,
- En 2014, 600 avec un PSE et un plan de préretraite,
- En mai 2015, la société avait annoncé un plan de départs volontaires concernant 345 postes,
- Pour 2016, la direction d’IBM prévoit des licenciements secs :
- Suppression de 360 postes sur presque 1000 du service GTS-IS qui s’occupe notamment des services aux clients. Les coupes les plus importantes sont à prévoir au sein des services techniques (49%), des spécialistes IT (47%) ainsi que des chefs de projet (28%).
- Externalisation d’activité avec 100 secrétaires de direction IBM externalisés à la société Manpower
Ces départs prennent place dans le cadre du plan prévisionnel de réductions des effectifs triennaux 2015-2017. Il prévoyait initialement 929 suppressions de postes, mais a été revu en décembre dernier et approche désormais les 1 500 suppressions.
L’hexagone n’est pas le seul pays touché par des réductions d’effectifs. La Belgique, l’Italie, le Royaume-Uni et l’Allemagne sont également touchés par une vague de restructuration.
Des conséquences similaires sur les concurrents du secteur ?
Microsoft : mai 2016, le groupe Microsoft a annoncé sa décision de supprimer 1 850 postes dans le cadre de l’optimisation de sa division spécialisée dans la production de smartphones. Les suppressions porteront sur 1 350 emplois dans la société Microsoft Mobile Oy en Finlande et sur 500 autres dans le reste du monde. L’optimisation du pôle « téléphones portables » doit s’achever partiellement d’ici la fin de l’année et définitivement d’ici le 30 juin 2017.
Oracle France : octobre 2015, 224 postes vont être supprimés dans le cadre d’un plan de suppression d’emplois, soit plus de 12% des emplois de la filiale. Le secteur support software est le plus impacté par ce plan et totalise 146 suppressions de postes. Oracle aurait décidé d’industrialiser ses fonctions support en les concentrant dans trois grands centres de services : en Inde, en Roumanie et aux États-Unis dans l’Utah.
SAP : mars 2015, SAP a annoncé son intention de supprimer environ 2 250 emplois, soit près de 3% de ses effectifs globaux. Ceci a pour but d’accélérer le développement de ses ventes en ligne. L’éditeur entend recentrer ses forces vers des activités porteuses, comme le cloud.
Software AG: la société souhaite se repositionner sur le développement d’une plateforme baptisée « Digital Business Platform », dont l’intégration des composants est plus adaptée à la transformation numérique.
Open Text : Lancement en avril 2016 de la plateforme OpenText Release 16 qui gère et analyse l’ensemble des flux d’information pour répondre aux besoins des entreprises sur le digital.
Tibco : mai 2016, la société propose une cinquantaine de solutions (840 applications et modules) pour accompagner la digitalisation des entreprises et le pilotage plus fin du business.